
Si l’on vient d’arriver en Australie, il y a des attitudes qui peuvent surprendre. Mais au fur et à mesure du séjour, elles en deviennent des habitudes. Presque naturellement, nous nous y plions sans sourciller. À tel point que c’est la visite de nos proches, ou un retour dans notre pays d’origine, qui nous rappelle que nous avons adopté des habitudes typiquement australiennes.
La rédaction de Rendez-Vous Australie s’est amusée à répertorier les plus courantes. Voici 15 habitudes australiennes que l’on a adoptées !
1. Appeler tout le monde par son prénom
Parmi les choses les plus surprenantes quand on débarque en Australie, plaçons au tout début de cette liste : nos prénoms ! Cela ne vous aura pas échappé, on s’appelle par nos prénoms quasiment en toute circonstance. Si vous arrivez du Québec, vous n’êtes sans doute pas dépaysés. En revanche, pour les autres francophones, et surtout pour nos amis français, c’est plutôt nouveau.
Au travail, chez le médecin, à la banque, avec son opérateur téléphonique, etc., quand on vous pose la question « What’s your name ? », on s’attend à ce que vous répondiez avec votre prénom. Personne ne vous appellera Monsieur ou Madame Untel. Et réciproquement, vous appelez vos interlocuteurs de la sorte. Ainsi, il est normal d’appeler son médecin Doctor Chelsea ou Nurse David. Toutefois, retenez qu’à l’école, on s’adresse aux instituteurs et aux professeurs avec Mister, Mrs ou encore Miss suivi du nom de famille.
À force de s’appeler ainsi, il nous arrive de faire quelques gaffes de retour chez nous… Quel ne fut pas le choc de ma banquière quand je l’ai appelée Martine ! Avec un ton désapprobateur, elle n’a pas hésité à relever le manque de respect que je venais de lui témoigner, et s’est empressée de me rappeler les règles de bienséance. Leçon retenue !
2. Demander “comment ça va ?” à tout le monde
How are you? How are you doing? How are you going? How is it going? On vous rassure : même pour les anglophones non-australiens ces questions peuvent surprendre autant sur la forme que sur le fond. Malgré plusieurs combinaisons possibles, elles n’ont qu’une seule et unique signification : comment allez-vous ?
Une fois la question comprise, il subsiste cependant un doute dans votre esprit : que répondre ? Avouons-le, c’est assez étonnant. Que ce soit la caissière, le chauffeur de taxi, le barista, etc., tout le monde en Australie (surtout dans le Queensland) vous pose la question. Après quelques gaffes ou moments d’extrême inconfort, vous prendrez le pli ; ne vous inquiétez pas.

Dès lors, plusieurs réponses sont possibles :
- répondre poliment « I’m fine, thank you » en n’oubliant surtout pas de renvoyer l’ascenseur « and you? » ;
- poser exactement la même question en guise de réponse ;
- ignorer la question et se contenter d’un simple bonjour.
Par contre, une fois rentré chez vous, attendez-vous à ce que le chauffeur du bus prenne peur quand vous lui aurez machinalement posé la question. Un tel élan de courtoisie n’est pas commun dans nos contrées lointaines.
3. Pratiquer le BYO
Bring Your Own est un acronyme bien connu en Australie ! Traduit littéralement, cela veut dire : « apportez votre propre (sous-entendu consommation) ». Si au Québec la pratique « apporte ton vin » est courante lorsque vous vous rendez au restaurant, elle l’est beaucoup moins en Suisse, en Belgique et en France. En effet, de nombreux établissements vous permettent d’apporter vos propres boissons alcoolisées. La mention est généralement indiquée sur leur site Internet ou leur devanture.
En revanche, lorsque vous êtes invités à dîner chez des amis ou à faire la fête, il est très fréquent que l’on vous précise ces trois lettres telles que BYO Drinks (boissons) ou BYO Food (nourriture). Autrement dit, vous apportez ce que vous souhaitez consommer. D’ordinaire, le BYO Food est plutôt réservé aux pique-niques et aux barbecues, mais le BYO Drinks est systématique.

C’est une manière de recevoir plutôt surprenante ! Toutefois, cette habitude a l’avantage d’être pratique et économe quand vous invitez en grand nombre. Au début, on serait presque gêné de le préciser à nos convives. Mais rassurez-vous, c’est d’une grande banalité en Australie.
4. Servir du fromage en apéro
Les Australiens aiment le fromage ! Bien sûr, pas de commune mesure avec les Suisses ou les Français. Leurs papilles ne sont pas trop habituées aux fromages forts en goût. Oubliez le Saint-Nectaire ou encore le Roquefort. Cependant, ils ne sont pas introuvables. On vous a d’ailleurs répertorié plusieurs adresses en Australie.
Si en France et en Suisse, on aime le déguster en fin de repas. Les Australiens, eux, privilégient sa dégustation lors des pique-niques ou le plus souvent lors de l’apéro. Du moins son équivalent, puisqu’il n’existe pas réellement d’expression en Australie pour qualifier ce moment convivial.

Ne vous attendez non plus à déguster des Apéricubes ! Une habitude dont les amateurs de fromage ne se plaindront pas. Vos hôtes seront ravis de vous offrir du brie et du camembert. Les courageux sortiront peut-être du bleu… Mais en général, on préfère ici les fromages à pâte dure comme le cheddar. Cependant, il y a un point négatif : oubliez la baguette et dites bonjour aux crackers…
5. Se rendre dans un bottle shop ou un liquor store
Deux appellations pour un seul lieu : un magasin spécialisé dans la vente de boissons alcoolisées. Si en français, on parle de cavistes, le terme n’est pas toujours approprié pour désigner ces supermarchés du vin et de la bière.
La vente d’alcool en Australie est strictement réglementée. L’activité ne peut avoir lieu que dans une surface commerciale dédiée. Dans tous les États à l’exception de la Nouvelle-Galles du Sud, vous ne trouverez pas de boissons alcoolisées dans les supermarchés. Il faudra vous rendre dans un bottle shop ou un liquor store. En Nouvelle-Galles du Sud, vous pouvez en acheter dans les supermarchés. En revanche, l’espace est balisé et les bouteilles sont sous clé.
Interdite aux mineurs, il n’est pas rare que l’on vous demande de présenter vos papiers d’identité. Et croyez-nous, si vous les avez oubliés et que vos traits juvéniles ne plaisent pas au caissier, on peut facilement vous refuser la vente…

6. Boire de l’alcool dans les stades et les cinémas
Cela paraît étonnant, et pourtant c’est quelque chose de très banal en Australie ! Dans le pays des kangourous, il serait presque inconcevable de ne pas consommer d’alcool dans les stades ou les cinémas. Alors qu’en France, la loi Evin en interdit la vente et la consommation depuis 1991 afin d’éviter tout débordement liés à l’ivresse.
Rassurez-vous, il y a cependant une tolérance zéro pour les comportements indélicats. Les personnes en état d’ébriété avancé seront raccompagnées manu militari à la porte. Et bien sûr, les consommations devront être achetées sur place dans les buvettes autorisées. La sécurité veille au grain, ne faites pas trop les malins !
Si la rédaction prône la modération en toute circonstance, nous admettons qu’un verre de vin devant un bon film au cinéma ou une bière lors d’un match de rugby, c’est agréable !
7. Se sentir en sécurité et faire confiance
D’une manière générale, les Australiens sont polis les uns envers les autres et respectueux de l’espace public. Vous êtes toujours bien accueillis dans les commerces et les administrations. Vous pouvez aborder quasiment tout le monde dans la rue sans que l’on vous ignore ou vous repousse de manière désobligeante. Le harcèlement de rue et les attaques contre les communautés LGBT+ dans l’espace public ne sont pas tolérés. Les Australiens sont de nature plutôt bienveillante et viendront toujours à votre rescousse si la situation le nécessite.

Même si les temps changent, l’Australie a été longtemps un endroit où l’on pouvait laisser la porte de son domicile ouverte et les clés de contact dans la voiture sans s’inquiéter. Avec une faible population où la culture de l’entraide est à l’honneur (the mateship), les pickpockets et les vols à l’arrachée ne sont heureusement pas communs.
Autrement dit, vous pouvez laisser sans craintes votre sac à main ou votre téléphone sur la table d’un bistrot. Utiliser son ordinateur portable dans un parc public pour profiter gratuitement du wifi est d’usage courant. Payer par carte bancaire au téléphone est tellement fréquent qu’on se demande pourquoi il n’y a pas plus de fraudes. D’ailleurs en Australie, le paiement sans contact et sans code est autorisé jusqu’ à 100 $.
8. Utiliser les toilettes publiques
Si l’on condamne le stéréotype du « Français sale », on s’accordera tous à dire que les toilettes publiques de l’Hexagone ne viennent pas arranger le cliché. Combien d’entre nous font tout pour éviter de s’y rendre ? Et lorsque l’envie est trop pressante, il faut se résigner à braver l’insalubrité, le siège cassé, ou encore l’absence de papier toilette… Enfin, ce n’est possible que si vous en trouvez. Parce que l’accès est rare !
En revanche, en Australie, les toilettes publiques sont accessibles partout et quasiment sans restriction. Dans les supermarchés, les cafés, les bibliothèques, les parcs, les plages, vous en trouverez partout. Et cerise sur le gâteau, la plupart du temps, elles sont propres, ferment à clés et disposent de papier ! Le grand luxe !
Et comme les Australiens sont sympas, ils ne vous obligeront pas à consommer dans leur établissement si vous ne pouvez plus attendre… En règle générale, ils n’y prêteront guère attention.
9. Prévoir sa sortie plage comme un pro, et en connaître les dangers
Même si toutes les capitales d’Australie se situent sur la côte, toutes n’ont pas la chance d’avoir des plages à proximité. Par exemple, à Brisbane, il faut compter en moyenne une heure de voiture pour se rendre sur ces lieux de baignade. De ce fait, la trempette ne s’improvise pas.
Une fois la sortie planifiée, il faut préparer son équipement. Outre les essentiels, les Australiens emportent de quoi y passer la journée. Tubes ou plutôt bidons de crème solaire, lycras, parasols et abris de compétition (tonnelle, gazebo, tente pop-up) ; on ne plaisante pas avec le soleil en Australie ! Le tout embarqué dans des chariots de plage (oui, qui roulent sur le sable avec quatre roues motrices ; il faut courir après…).

Et lorsqu’on est bien installé et qu’il est temps d’aller se baigner, là aussi, on est bien préparé. Le plus gros des dangers n’est pas le requin comme on pourrait le croire, mais la noyade. Les courants sont forts, les vagues puissantes, il est essentiel de respecter les consignes de sécurité : se baigner entre les drapeaux, sous l’œil averti des sauveteurs en mer. Même les bons nageurs peuvent vite se retrouver en péril. Entre 2019 et 2020, on dénombre 125 noyades à la plage.
10. Utiliser un chariot sans pièce de monnaie ou jeton
Les grandes enseignes du pays permettent à leurs clients d’utiliser les caddies sans devoir y insérer de pièce ou de jeton. Une aubaine pour les têtes en l’air ! Plus besoin non plus de partir à la chasse aux caddies sur le parking. On les trouve généralement en libre-service à l’entrée des supermarchés.
Sur les parkings, les bornes sont davantage dédiées à accueillir les chariots une fois vos courses terminées. Toutefois, puisqu’on n’a pas besoin de récupérer sa pièce, il est communément admis d’abandonner son caddie au beau milieu du parking (généralement à côté de son véhicule). Pratique lorsque l’on est pressé. En revanche, cette habitude l’est beaucoup moins pour ceux qui tentent de naviguer entre les chariots au moment de se garer. On ne compte plus non plus les éraflures sur les carrosseries…

Pour y remédier, les grandes surfaces emploient du personnel dont l’unique tâche est de gérer le stock de chariots (récupération des caddies sur les parkings, retrait des déchets, etc.). Souvent, il s’agit de jeunes hommes capables de pousser de gigantesques rangées de caddies à la force de leurs bras ou à l’aide de mini-tracteurs. On les appelle trolley boys ou trolley collectors. Cependant, avec l’arrivée d’une enseigne discount européenne, le chariot à pièce a fait son apparition. Et de plus en plus de magasins ont adopté le système.
11. Recevoir son salaire et payer son loyer à la semaine
Bien que négociés sur une base annuelle brute, les salaires sont généralement payés à la semaine ou par quinzaine en Australie. Mais de plus en plus d’entreprises (surtout étrangères) paient leurs employés mensuellement. Retenez que le prélèvement à la source est appliqué.
Et puisque vous êtes payés à la semaine, les loyers le sont aussi. D’ailleurs, les annonces immobilières indiquent toujours le loyer à la semaine. Bien sûr, rien ne vous empêche de les payer par quinzaine ou mensuellement. C’est à vous de vous arranger avec votre propriétaire.
12. Faire ses courses le dimanche
Même si les horaires d’ouverture sont restreints (en général de 10 h à 16 h sans interruption), la très grande majorité des commerces sont ouverts. C’est bien pratique quand on a des semaines chargées. D’autant plus que les magasins ferment tôt en semaine. Par exemple, dans le Queensland et le Victoria, en dehors des supermarchés, les rideaux se tirent à partir de 17 heures.
Outre le côté pratique, les employés (souvent des étudiants en contrat casual) sont payés davantage ce jour-là. Par exemple, les vendeurs en boutique de vêtements reçoivent 27,23 $ de l’heure en semaine, contre 32,67 $ le samedi et 38,12 $ le dimanche.
13. S’asseoir sur le siège passager avant en taxi
La pratique est courante et personne ne vous refusera de vous asseoir à l’avant du véhicule. D’ailleurs bon nombre d’Australiens se font rappeler à l’ordre lorsqu’ils tentent vainement d’ouvrir la porte avant d’un taxi à l’étranger. Toutefois, depuis l’apparition de la Covid-19, les consignes sanitaires exigent que les passagers s’asseyent à l’arrière.
14. Commander au comptoir
Cafés, brasseries, snacks, le service de table est délaissé au profit de la commande au comptoir. Même en consommant sur place ! Au moment de la commande, on vous confiera un petit numéro à placer sur votre table. Puis, un serveur vous apportera vos assiettes ou consommations.
Pratique lorsque chacun paie sa part au restau. En revanche, les plats n’arrivent pas toujours en même temps…
15. Boire du lait frais
Habitude très anglo-saxonne, le lait se consomme frais en Australie. Le rayon UHT ou long life est beaucoup plus restreint qu’en Europe. Mais avec la diversification de la demande de laits végétaux, l’offre en brique se développe.
D’ailleurs, on se reconnaît dans le rayon… Il suffit d’un petit regard complice pour comprendre qu’on a grandi avec cette fameuse pub : “Papa, comment on fait les bébés ?”.
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