
Margot est une vraie eco-warrior. Elle met un point d’honneur à protéger notre planète et à construire une maison respectueuse de l’environnement. Après avoir accueilli son premier enfant, elle réalise à quel point il est difficile de maintenir un mode de vie éco-responsable en Australie. Elle ne veut rien acheter de nouveau pour sa fille mais ne trouve aucune option de seconde main de qualité ou à son goût. C’est ainsi que Margot crée The French Closet. Elle nous livre son histoire entrepreneuriale.
RDV Australie : Quel est ton parcours ? Qu’est ce qui t’a amené en Australie et depuis combien de temps y vis-tu ?
Margot : J’ai un profil très international car cela fait 8 ans que je vis à l’étranger, notamment en Asie. Je suis arrivée à Sydney il y a 2 ans et demi par un transfert interne. Auparavant, j’étais basée à Singapour où je suis restée 3 ans. J’aime vivre partout dans le monde, rencontrer de nouvelles personnes et m’ouvrir à de nouveaux horizons.
Pourquoi être venue vivre en Australie particulièrement ? Avec quels projets ?
Margot : Lorsque je vivais à Singapour, mon conjoint et moi sommes venus rendre visite à des amis à Sydney. Nous sommes complètement tombés amoureux de cette ville ! Une fois rentrée à Singapour, j’ai tout de suite fait la demande à mon entreprise pour un transfert à Sydney en visa 482.
A ce moment-là, nous attendions notre premier enfant. Nous cherchions à ralentir après une vie à 100 à l’heure à Singapour et surtout trouver la meilleure qualité de vie possible pour un enfant. Cette opportunité est arrivée au bon moment !



Comment a commencé The French Closet ? Qu’est-ce qui t’a conduit à entreprendre en Australie ?
Margot : Cela a débuté à la maison il y a déjà bien longtemps. Depuis notre installation en Asie avec mon partenaire, nous sommes fortement sensibles aux problématiques écologiques. A la maison, c’est zéro déchet ; nous faisons nos courses dans des bulk markets (épiceries en vrac), nous n’achetons rien de neuf, nous fabriquons nous-mêmes certains produits tels que le dentifrice, déodorant, produits d’entretien, etc. Et bien sûr, aucun plastique.
Nous avons été très impactés par tous les voyages que l’on a pu faire en Asie et par l’énorme pollution que l’on peut y voir. C’est à ce moment-là que l’on s’est dit qu’il fallait changer notre façon de vivre.
Puis, lorsque notre fille est née, nous avons eu de nouvelles contraintes et on s’est posé la question « comment peut-on être des parents eco-friendly? ». Nous avons donc adopté de nouvelles habitudes (par exemple, nous avons opté pour les couches lavables). Cependant, l’un des plus gros challenges concernait les vêtements. Nous ne voulions ni acheter ou recevoir de cadeaux neufs. Il était important que nos familles comprennent notre état d’esprit.
Nous avons eu du mal à trouver des offres de seconde main sympas. Pour ma part, j’ai trouvé mes habits dans les Op Shops (friperies) ou en ligne sur Facebook Market Place, mais j’ai surtout passé énormément de temps à chercher pour parfois ne rien trouver…
J’ai alors souhaité mettre en place une plateforme en ligne qui facilite l’accès à une seconde main de qualité aux parents. Et leur montrer par la même occasion que l’on peut trouver de jolies choses sans pour autant que cela soit neuf ou à un prix exorbitant. C’est ainsi que The French Closet est né.
Comment The French Closet fonctionne ? Quel est son modèle économique ?
Margot : The French Closet est un intermédiaire entre, d’un côté, des parents qui ont plein d’habits dans leurs placards et qui ne s’en servent plus, et de l’autre, des parents qui en ont besoin.
Nous achetons le stock aux parents pour leur permettre de vider leurs placards et leur apporter du cash, ensuite nous les revendons aux parents qui viennent d’avoir des enfants ou aux personnes qui souhaitent faire des cadeaux. Nous investissons dans le stock pour bien contrôler la qualité de ce que nous vendons. Ce n’est pas juste une plateforme de mise à disposition des vêtements. Les vêtements sont sélectionnés avec soin et nous nous assurons qu’ils correspondent à un certain style.
Comment choisis-tu les vêtements qui apparaîtront ensuite sur ton site ? Quels sont tes critères de sélection ?
Margot : Tous les vêtements que nous vendons sont en parfait état, ils sont exempts de toutes tâches ou de toutes imperfections (pas de trous ou autres), et bien sûr uniquement de marques françaises !
Pourquoi as-tu fait le choix de vendre uniquement des marques françaises ?
Margot : Car les marques françaises offrent un rapport qualité prix inégalé dans le monde (en toute modestie bien sûr). Les marques telles que Jacadi, Petit Bateau utilisent des matières naturelles ; tout est pratiquement 100% coton. Ce sont des vêtements qu’on peut laver à l’infini et qui ne bougeront pas.
Comme c’est déjà de la seconde main, il est important que les marques soient de très bonne qualité. De plus, en Australie, ces marquent coûtent une fortune. Mon objectif est de rendre la qualité abordable aux parents, et d’éviter qu’ils se précipitent chez Target.
Même si je comprends que l’on peut être séduit par ce type de vêtements au look sympa à prix cassé, il faut comprendre pourquoi cela coûte si peu et connaître les procédures de fabrication qu’il y a derrière tels que le transport, l’empreinte écologique d’un nouveau vêtement etc. La fast fashion est la 2e industrie la plus polluante au monde après le pétrole.
Et comment as-tu fait pour construire ton stock au départ ?
Margot : Alors pour créer mon stock initial, je me suis servie dans les placards de ma fille ! Ensuite, j’ai passé le mot à mes amis et mes connaissances, qui m’ont vendu les vêtements de leurs enfants. En parallèle, j’ai continué de dénicher des pépites sur les réseaux sociaux.
Qui sont tes concurrents ?
Margot : Mes concurrents directs sur le marché de seconde main sont très peu nombreux et peu qualitatifs. Il y a quelques plateformes en ligne mais dont les sites internet ne sont pas très attrayants. Mes vrais concurrents sont indirects et sont les grandes marques internationales de la fast fashion comme Zara, H&M, Kmart car nos prix sont similaires. Il y a aussi des marques plus haut de gamme mais je ne peux pas dire que ce sont mes concurrents directs car nous ne sommes pas dans la même gamme de prix. Mon objectif est de proposer une alternative de qualité pour ceux qui ont un budget limité et pour ceux qui souhaitent préserver la planète.
Qui sont tes clients : des expats français, des Australiens ? Selon toi, comment est perçue la mode seconde main par les Français, les Australiens ?
Margot : C’est un mix des deux. Au départ, j’ai commencé par la communauté française mais il s’avère que les Australiens sont intéressés par le fait d’avoir de la qualité pour pas cher.
Mon message marketing est donc complètement différent selon ces deux cibles. Pour les expatriés français c’est « ayez un mode de vie plus écolo, réduisez votre empreinte écologique » et pour les Australiens c’est “offrez-vous du Jacadi et Petit Bateau à un prix abordable”.
Tu organises des événements sur Sydney pour faire découvrir The French Closet, prévois-tu d’en organiser dans d’autres villes ?
Margot : Effectivement, mon objectif est d’étendre The French Closet sur toute l’Australie. Je souhaiterais trouver un représentant local qui pourrait faire la même chose que moi dans les grosses villes australiennes. Ceci est un appel à candidature car c’est important d’être sur le terrain !
Pour te vendre des vêtements, faut-il forcément être basé à Sydney ?
Margot : Pas du tout, j’achète également sur photos et je prends à ma charge les frais de port. J’achète déjà à Melbourne, Perth, quelques personnes m’ont déjà envoyé des vêtements.


Quels ont été les plus grands obstacles que tu as rencontré lors de la création de ton entreprise en Australie ?
Margot : Je n’ai pas rencontré d’obstacles majeurs, cela a été dans l’ensemble plutôt facile. Il est très rapide de créer sa structure ici et il y a beaucoup de groupes d’entraide entre entrepreneurs.
L’obstacle que je rencontre est plutôt personnel et est lié à la stratégie d’entreprise et au développement de nouvelles compétences car au début, tu dois tout faire toi-même.
L’Australie est un pays où on a beaucoup de temps personnel, je n’aurais pas pu le faire avec un rythme parisien ou singapourien.
Des conseils pour ceux et celles qui souhaitent entreprendre en Australie ?
Margot : Foncez ! Toutes les barrières limitantes que l’on se met soi-même n’existent pas, en Australie en tout cas. Cela dépend de son business mais si l’on investit de manière raisonnée et raisonnable, on se rend compte que le marché australien est très dynamique. Et on peut apprendre beaucoup de choses facilement par soi-même. Faites-vous confiance, vous n’avez pas grand-chose à perdre mais beaucoup à gagner !
Quels sont tes projets pour The French Closet ?
Margot : Je souhaite à terme étendre la gamme car pour l’instant on vend uniquement les tailles de 0 à 4 ans. J’aimerais donc l’étendre aux plus grands enfants et pourquoi pas aux adultes. Car le problème est exactement le même pour les adultes. Trouver des vêtements de qualité à des prix abordables est très compliqué.
Quel est ton prochain RENDEZ-VOUS ?
Margot : Je vous invite à me suivre sur Instagram où je poste les prochains événements de The French Closet (notamment ventes privées et marchés).
Pour suivre l’actualité de The French Closet , Rendez-Vous sur :
Facebook @thefrenchcloset.preloved
Instagram @thefrenchcloset.preloved
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