
À la tête de SNAP Geebung, une petite entreprise située au nord de Brisbane, Mijin Park et David Vial ont rejoint le réseau de la French-Australian Chamber of Commerce and Industry (FACCI) du Queensland en 2020. Bien que l’on note rapidement son accent marseillais, hérité de ses parents, David est né et a grandi à Brisbane. C’est là que cet ancien professeur d’arts plastiques rencontre Mijin, designer graphique, qui parle couramment le français. Et pour cause, c’est à l’âge de 16 ans qu’elle quitte la Corée du Sud pour venir étudier en France, où elle résidera et travaillera jusqu’à son expatriation en Australie.
À l’approche de la cinquantaine, Mijin & David ressentent le besoin de quitter leur carrière respective et de se lancer dans l’entrepreneuriat. La rédaction de Rendez-Vous Australie, en partenariat avec la French-Australian Chamber of Commerce and Industry, les a rencontrés. Ils nous racontent leur parcours et partagent avec nous quelques conseils pour celles et ceux qui souhaiteraient entreprendre en Australie.
RDV Australie : Mijin & David, parlez-nous de votre entreprise SNAP Geebung ?
Mijin Park & David Vial : SNAP est une franchise australienne qui a vu le jour à Perth en Australie-Occidentale. Il existe plus de 145 boutiques dans le pays, ainsi qu’en Nouvelle-Zélande et en Irlande.
Nous aidons les entreprises et les particuliers à développer leur communication sur tout type de support grâce à notre savoir-faire dans l’impression et le graphisme. Des cartes de visites au merchandising, en passant par le marquage publicitaire sur les véhicules à la création de sites Internet ou encore de faire-part, nous offrons une large gamme de services.
Nous avons rejoint la franchise en 2015 en reprenant la boutique dans la zone industrielle de Geebung, au nord de Brisbane.
Vous êtes membre de la FACCI-Brisbane depuis mars 2020. Qu’est-ce qui vous a amené à rejoindre ce réseau ?
Mijin Park & David Vial : En tant qu’entrepreneurs, nous sommes déjà membres de plusieurs réseaux et clubs d’entreprises, dont la chambre de commerce de Brisbane North. En outre, plusieurs de nos clients, telle que la société Duons, étaient membres de la FACCI-Brisbane. Nous avions eu de bons échos, et puisque nous sommes tous les deux francophones, nous avons décidé de rejoindre le réseau.
Que cela vous apporte-t-il ?
Mijin Park & David Vial : Nous sommes à la tête d’une petite entreprise à laquelle nous consacrons énormément de temps. Nous ne sommes que tous les deux en boutique. En plus des travaux que nous réalisons, nous accueillons notre clientèle du lundi au samedi midi. Autrement dit, nous sommes très occupés et avons peu de temps en dehors de nos horaires de travail pour rencontrer du monde et sympathiser.
Être membre de la FACCI pallie cet inconvénient. Notamment grâce aux événements Tchin-Tchin ! Malgré la crise sanitaire, cela nous permet de rencontrer fréquemment nos pairs et surtout de développer des relations amicales autour de centres d’intérêt communs. C’est essentiel pour nous. Et puis nous sommes toujours très bien reçus par la FACCI, le contact est facile et chaleureux, et les buffets sont délicieux [Rires].
Fort de votre expérience et de votre biculturalisme, quels conseils donneriez aux entrepreneurs et salariés français sur le point d’arriver en Australie ?
David Vial : Je crois qu’il est important de faire preuve d’humilité, de ne pas s’imposer et d’être modéré dans ses exigences. Tout comme les Français, les Australiens sont très fiers. Pour eux, le « made in France » n’est pas toujours gage de qualité. Il faut être préparé à l’idée d’être peut-être rejeté ou pas reconnu sans véritables explications.
Notez aussi que les Australiens favorisent le consensus, voire l’unanimité, dans la prise de décision. Naturellement, cela s’oppose à la tradition française qui encourage les individus à affirmer leurs opinions, même divergentes. Cela peut devenir problématique car les Australiens n’apprécient pas l’opposition.
Ayant été élevé par deux parents français, c’est quelque chose que j’ai souvent trouvé difficile à gérer dans ma vie personnelle et ma carrière en Australie.
Mijin Park : Il faut aussi remarquer que les Français s’avèrent plutôt compétents et performants lorsqu’ils arrivent en Australie. Ils sont animés par le désir de réussir et de bien faire. On le ressent beaucoup.
Je trouve aussi qu’ils sont mieux armés que les Australiens à recevoir la critique dans le milieu du travail. Ils l’acceptent beaucoup plus facilement, et prennent rapidement les mesures correctives.
Selon vous, quelles sont les exigences de la clientèle australienne ?
David Vial : Le prix est une composante importante pour les Australiens. Tout comme le « made in Australia ».
Mijin Park : C’est vrai. Cependant, il faut noter que c’est une clientèle qui évolue et qui sait davantage apprécier la qualité des biens et des services. Chez Snap Geebung, nous savons que nous ne sommes pas les moins chers de la place. Cependant, nos clients reconnaissent notre sérieux et notre savoir-faire.
David Vial : J’ajouterais qu’il faut demeurer simple et sincère avec les Australiens. L’authenticité est un critère incontournable pour pérenniser sa clientèle. Ils y sont sensibles.
Mijin & David, quel est votre prochain Rendez-Vous ?
Mijin Park & David Vial : Ce week-end, nous avons la chance d’aller admirer les paysages grandioses de l’arrière-pays de la Gold Coast à bord d’une montgolfière !
Et plus sérieusement, nous attendons très prochainement une nouvelle machine qui va nous permettre de laminer à feuille d’or et d’argent véritable différents supports de communication que nous commercialisons.
Retrouvez la version de cet article en anglais sur le site de la FACCI.